DE QUELLE MARGE DISPOSEZ-VOUS POUR NÉGOCIER LE PRIX À L'ACHAT D'UN LOGEMENT?
Enfin une bonne nouvelle dans ce climat d'incertitude et de crise de l'immobilier. En tout cas pour les acheteurs: les marges de négociations atteignent de nouveaux sommets. On dispose en effet de données sur le sujet grâce au spécialiste de la data Pricehubble, qui a recoupé les transactions enregistrées ces dernières années par les notaires et l'historique des annonces immobilières.
Un travail de fourmi qui nous dit qu'au dernier pointage, la marge de négociation en France culminait à près de 8%. Au regard du prix de vente médian, cela représente une baisse d'environ 16.000 euros par rapport au tarif affiché au départ. Ces chiffres s'arrêtent à la fin de l'année dernière mais ils donnent la mesure de ce qu'on peut réellement obtenir.
Ainsi seuls 6% des biens vendus n'ont pas été négociés au dernier trimestre 2023. Pour un tiers, le prix a baissé de 5 à 10%. Plus d'un quart sont partis 10 à 20% moins chers. La baisse de prix va même au-delà de 20% pour près de 13% des logements vendus, toujours selon les données de Pricehubble.
La ristourne est de 9% en moyenne en juin
Mais qu'en est-il aujourd'hui? Peut-on toujours autant négocier? En attendant la remontée des dernières données des notaires, on a déjà celles du baromètre mensuel LPI-IAD et les marges sont de plus en plus fortes. En juin, à l'échelle nationale, on a frôlé les 9% d'écart entre les prix affichés et ceux finalement obtenus par les acheteurs. Un niveau quasiment deux fois plus élevé que la moyenne des 15 dernières années.
Évidemment, on ne négocie pas tout de la même manière sur tout le territoire. Côté appartements, alors qu'on oscille autour de 5% de marge moyenne en Rhône-Alpes et en Alsace, on atteint des marges autour de 10 à 12% en Auvergne, Poitou Charente, Languedoc-Roussillon, Bourgogne, Limousin et Champagne-Ardenne.
Notez que dans les régions les plus chères du moment: l'Île-de-France et la Provence-Alpes-Côte d'Azur, les baisses de prix moyennes obtenues oscillent autour de 7,5%. Un niveau certes en dessous de la moyenne nationale mais historiquement élevé pour ces régions.
Certains vendeurs sont pressés
Vous l'aurez compris, c'est plus que jamais le moment de négocier. Les vendeurs le savent, le crédit reste plus compliqué à obtenir qu'il y a deux ans et là-dessus, les acheteurs n'y pourront rien. Autrement dit, la seule solution pour que l'achat ait lieu, c'est que les vendeurs baissent leurs tarifs.
Certains sont d'ailleurs en train de payer leur gourmandise de ces derniers mois. Ils ont mis tellement de temps à accepter de baisser leurs prix qu'ils sont, de fait, de plus en plus pressés et contraints d'accepter des ristournes plus élevées.
Aujourd'hui il n'y a quasiment aucun logement à vendre qui ne soit pas négociable (à l'exception des biens parfaits mais ils sont rares). Et vous avez d'autant plus intérêt à le faire que plus vous ferez baisser le prix plus vous ferez baisser le coût de votre crédit en réduisant sa durée.