L'encadrement des loyers est-il responsable de la crise du marché locatif?
L'encadrement des loyers n'a pas que des amis. Ses opposants clament haut et fort que c'est l'une des raisons qui expliquent l'effondrement du volume de biens à louer. Mais une étude publiée lundi 28 octobre par le spécialiste de la donnée immobilière Pricehubble semble remettre en cause cette affirmation.
Selon Pricehubble, avec ou sans encadrement des loyers, le volume d'offres de logements à louer baisse partout et dans des proportions similaires. L'étude s'est penchée sur le nombre d'annonces de studios et 2-pièces à louer depuis 2021.
Ainsi, dans les villes qui pratiquent l'encadrement, le nombre de petites surfaces à louer recule en moyenne de 43% depuis 2021. C'est à Paris que le recul est le plus marqué avec -61%. À Bordeaux, le nombre d'annonces a été divisé par deux, à Montpellier et à Lyon, il baisse de 37% et à Lille de 35%.
Des baisses "comparables"
Maintenant, dans les villes sans encadrement ou en cours d'encadrement, le nombre de T1 et T2 à louer recule en moyenne de 36% depuis 2021. La baisse est de 53% à Nice, de 44% à Rennes, de 39% à Rennes et à Marseille, de 37% à Strasbourg, de 28% à Angers et de 26% à Grenoble.
Même si la chute est en moyenne un peu moins importante dans les villes qui ne plafonnent pas les loyers, Price Hubble considère que "les baisses de volumes sont comparables". Alors l'encadrement des loyers nuit-il au marché locatif en réduisant drastiquement le nombre de biens disponibles à la location?
"Si c'était le cas, on devrait observer un effondrement beaucoup plus prononcé des volumes dans les villes avec encadrement par rapport à celles sans encadrement", écrit Pricehubble.
Un effet sur les loyers
Quand est-il alors du but premier du dispositif: réguler les loyers? Pricehubble juge que la réglementation a eu un effet modérateur. Ainsi, dans les villes avec encadrement, les loyers des petites surfaces ont augmenté en moyenne de moins de 9% depuis 2021. Dans les villes qui ne le pratiquent pas, les loyers des T1 et T2 ont augmenté en moyenne de moins de 15% depuis 2021.
"Cette analyse suggère donc une corrélation entre l'encadrement des loyers et un effet bénéfique pour les locataires via la limitation des augmentations des loyers, même dans des marchés tendus", écrit l'organisme. À Paris, une étude de l'Apur (Atelier parisien d'urbanisme), a également conclut à "un effet de modération de la hausse des loyers à Paris" du dispositif.